Bye bye au personnage ultra chiant, et dîtes bonjour au personnage attachant. Aujourd’hui, je vais vous partager les 6 clés pour rendre votre personnage de roman attachant.
Mais que signifie « attachant » ?
Selon, la définition du Larousse « attachant » désigne quelque chose ou quelqu’un qui touche la sensibilité, qui suscite un intérêt d’ordre surtout sentimental. Le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales ajoute qu’il s’agit de quelqu’un ou quelque chose qui touche une personne dans ses sentiments, qui suscite l’affection, la sympathie ou encore qui intéresse et captive une personne.
On ne va pas se mentir, en tant qu’auteur, on apprécierait tous que les lecteurs décrivent nos personnages de roman en ces termes. Étant donné que notre but est de captiver le lecteur, il est essentiel de créer des personnages de roman crédibles et attachants à travers lesquels les lecteurs peuvent s’identifier. L’identification est la clé pour marquer l’esprit de votre lecteur.
L’un des plus beaux compliments que j’ai pu recevoir c’est lorsqu’une bêta-lectrice et chroniqueuse m’ont avoué s’être vu dans un des personnages de Si J’avais Su, mon recueil de nouvelles. J’étais parvenue à rendre un récit personnel quasiment universel dans la mesure où plusieurs personnes se sont retrouvées dans cette histoire.
Au final pour rendre son personnage attachant, il faut le rendre humain. Aussi humain que vous, votre mère, votre voisine, votre patron ou encore aussi humain que la brute ou la peste qui vous martyrisait petit.
Alors comment rendre son personnage de roman attachant ? En somme, comment rendre votre personnage plus humain ?
1/ Donnez-lui une apparence
Eh oui, ce qui nous rend déjà un peu plus humains est notre apparence. Notre capacité à nous mouvoir sur nos deux jambes, nos yeux, notre bouche, bref vous l’aurez compris tous nos traits physiques qui nous sont propres. Si vous avez lu mon article sur mes conseils pour ne plus rater ses descriptions, vous savez que je ne suis pas une grande fana des descriptions physiques des personnages qui pour moi n’apportent pas grand-chose à l’intrigue. Je suis plutôt du style à disséminer ici et là des petites touches et des petits indices sur l’apparence physique des personnages mais je ne décortique pas chaque parcelle de leur anatomie. Néanmoins, décrire le physique de vos personnages permet au lecteur de se les imaginer et de se laisser plus facilement porter par l’histoire.
Astuce : concentrez-vous sur deux trois aspects physiques marquants ou non de votre personnage plutôt que de fournir des détails sans saveur sur lui.
2/ Exprimer ses sentiments/émotions
Le physique ne fait pas tout. Loin de là même. Vous savez que les robots humanoïdes nous ressemblent et je suis persuadée que dans quelques années, ils seront si développés qu’il nous sera quasiment impossible de les déceler. Notre différence résidera alors dans nos sentiments et nos émotions. Alors oui vous me direz que l’intelligence artificielle permet également de cloner cette caractéristique, mais on n’y est pas encore.
Votre personnage est doté de sentiments. Il aime, il est en colère, il est heureux… en tant qu’auteur, vous devez retranscrire ses émotions et ses sentiments parce que votre lecteur les aura déjà probablement ressentis au cours de sa vie (à moins que votre lecteur ne soit le robot humanoïde évoqué plus haut).
Votre lecteur se reconnaîtra donc plus facilement dans le personnage que vous lui présenterez. Ce personnage serait un peu comme un ami dont il apercevrait la journée.
Astuce : Retenez bien que vous devez montrer et non décrire les sentiments de vos personnages.
Exemple : Joanne a peur
Exemple plus sexy : Joanne hâta le pas, jetant des coups d’œil furtifs au-dessus de son épaule. Ses doigts crispés à l’anse de son sac à main lui donnaient des crampes affreuses. Plus que quelques mètres et la rue serait de nouveau éclairée.
3/ Dévoiler sa backstory
Voilà un autre point qui nous différencie des robots humanoïdes : notre passé. De notre naissance jusqu’à l’instant où j’écris ces quelques mots, j’en ai vécu des choses. C’est exactement le même principe pour votre personnage. Il a traversé plusieurs événements au cours de sa vie. Il a eu un certain milieu social, un certain environnement, une certaine histoire qui font de lui ce qu’il est au moment de la narration de votre histoire. Son passé a une influence sur ses choix et sur l’intrigue, sur ses réactions, ses peurs et ses doutes.
Par exemple, un jeune homme qui a souffert du départ de son père a une furieuse peur de l’abandon, de telle sorte qu’il est ultra-possessif. Cette possessivité atteint son paroxysme lorsqu’il apprend que son meilleur ami (avec qui il traîne depuis tout petit) a rencontré une fille. Cette fille bien sûr accapare son pote que le jeune homme voit de moins en moins. Il commence à être jaloux, possessif, anxieux. Il décide de faire disparaître sa rivale pour garder son amitié intacte.
Astuce : certaines backstory sont connues pour arracher quelques larmes. Au choix, vous avez l’orphelin maltraité, le personnage qui perd un proche, la femme victime d’un viol ou le mec surentraîné dont la famille (femme, enfants et chien) s’est fait massacrer par un vilain. Savez-vous que vos personnages ne sont pas obligés d’avoir traversé des tempêtes pour être intéressants ?
4/ Exposer ses défauts
Personne n’est parfait et encore moins vos personnages, sinon ils seraient clairement ennuyeux à mourir et je doute que ce soit l’effet que vous recherchiez. Vos personnages, comme vous et moi, ont des défauts qu’il vous faudra bien définir. Si vous avez du mal à leur en trouver, vous n’avez qu’à vous inspirer des personnes que vous côtoyez dans la vraie vie. Je suis persuadée que votre entourage regorge d’individus aux caractères douteux.
Astuce : En revanche, je compte sur vous pour donner de vrais défauts. Comme en entretien d’embauche, les « faux » défauts ne marchent pas. Exit donc les superlatifs du style « trop perfectionniste » non ce n’est pas un défaut ça. Ce qu’il vous faut, idéalement, pour créer du conflit, c’est un défaut qui vienne en contradiction avec le but de votre personnage.
Par exemple : Le roi George VI, bègue, doit réussir à s’exprimer en public.
5/ Révéler ses contradictions
L’être humain est un être de belles contradictions. Pourquoi est-il intéressant que votre personnage soit également tiraillé entre deux facettes de sa personnalité ? Parce que s’il y a contradiction, il y a lutte interne et une incapacité à prédire le comportement de votre personnage. Il n’est pas instable, il est imprévisible. Nous sommes agités par plusieurs types de contradictions.
Par exemple :
- Les actes de votre personnage ne reflètent pas ses croyances. Votre héros va à la messe tous les dimanches mais n’a aucun sens du partage et méprise les nécessiteux.
- Les émotions vont à l’encontre de la raison. Le personnage sait pertinemment que l’être aimé est dangereux pour lui pourtant il ne parvient pas à s’en détacher. C’est bien connu ; le cœur a ses raisons que la raison ignore.
Astuce : Refléter les contradictions de votre personnage permet de le rendre plus complexe. Ces contradictions peuvent également dynamiser le récit et ajouter de la tension.
6/ Le faire évoluer
Bon à ce qu’il paraît d’après Céline Dion, « on ne change pas » sauf que dans votre roman, il vaudrait mieux que ce soit le cas (attention ce n’est pas obligatoire mais recommandé). Votre personnage est censé être transformé par toutes les épreuves qu’il a traversées. En bien ou en mal, ça, c’est à vous de voir. L’évolution de votre personnage est ce qu’on appelle l’arc dramatique et c’est l’objet du premier article du dossier. L’arc dramatique du personnage est intéressant, car elle permet de voir les réactions du personnage face aux difficultés qui se dressent sur son chemin. Et malgré sa condition humaine comment parvient-il à surmonter ces épreuves ou pas ? Est-il accablé ? Est-il combattif ? Ce sont les luttes qui rendent attachant votre personnage.
Astuce : lire mon article sur l’arc dramatique du personnage ici.
C’est un quatrième article sur le personnage qui s’achève. J’espère qu’il vous aura plu, n’hésitez pas à me faire part de votre ressenti en commentaires.
Sinon, je vous invite à rentrer dans mes petits papiers pour recevoir ma newsletter mensuelle et recevoir gratuitement ma nouvelle Une Envie d’Espresso à 5 Euros qui fait partie de mon recueil de nouvelles Si J’avais Su.
Crédit photo : Jakob Owens, person holding gray leaf sur Unsplash.com
Je n’ai rien appris, mais je crois que c’est bien la première fois que je lis toutes ces informations regroupées au même en endroit et c’est drôlement pratique ! Merci du partage !
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Oui parfois c’est ce qui manque d’avoir toutes les infos au même endroit, ça évite de naviguer sur 3 millions de blog pour toutes les recueillir.
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je n’ai rien appris aussi auparavant a propos des personnages, mais en lisant ton article j’ai énormément vu des liaisons énorme entre tes conseils et les scènes d’histoire d’un très grand Mangaka !
je considère tes conseils comme précieux merci énormément
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Ah je suis contente que tu aies apprécié l’article. Je ne sais pas si tu écris, mais j’espère qu’ils t’aideront. A quel grand mangaka pensais-tu ?
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Salut !
Je suis désolée d’intervenir ainsi, j’ai seulement une petite question qui me trotte dans la tête. J’ai essayé de trouver un article sur le sujet, mais s’il y est, j’ai dû passer a côté. Donc, voici ma question, ou plutôt, mon commentaire qui aurait bien besoins d’éclaircissements :
Je me demandais s’il valait mieux écrire a la première personne ou la troisième. Et si, le fait d’employer la première, n’empêchait pas l’auteur de développer plus en avant les personnages gravitant autours du héro écris en « je ». C’est a dire, pour simplifier, est-il facile de rendre un personnage secondaire attachant lorsqu’il n’est clairement pas le sujet du roman ?
Je crains que le lecteur ne perçoive les personnages secondaires uniquement a travers les yeux du héros et par conséquent, ne soit influencé dans son appréciation.
Alors qu’en utilisant la troisième personne, il me semble plus facile de créer un espace égal pour l’évolution de chacun des personnages, même de notre héro.
Peut-être que je me trompe, mais c’est l’impression que j’en ai, d’où mes interrogations sur ce sujet.
Je vous remercie pour tous vos conseils réunis sur ce site et vous souhaite une bonne continuation.
Alice.
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Bonjour Alice, merci pour ce commentaire. La question du point de vue à adopter est toujours délicate. Mais comme vous l’avez si bien dit quand on choisit d’écrire à la première personne il faut garder en tête que le narrateur ne voit les choses que du point de vue du personnage qui raconte l’histoire. Après libre à vous de décrire les actions et d’étoffer les personnages secondaires pour qu’ils soient aussi attachants. Ce sera plus dans votre capacité à rendre les personnages humains à travers leurs actions, leurs valeurs. J’espère que ces quelques conseils vous aideront.
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