Alors oui je sais c’est un sujet récurrent dans les blogs d’écriture, mais normal la routine d’écriture pour moi est d’une importance capitale. Alors en ce jour férié, j’avais envie de vous parler de routine d’écriture et de la force des habitudes.
Pour être totalement transparente avec vous, j’ai toujours eu du mal à trouver mon rythme d’écriture. J’ai été à toutes les écoles, la 1re qui ne consiste qu’à écrire que lorsque l’envie, la motivation ou encore le temps se présente et la 2e qui implique d’écrire chaque jour, et ce quel que soit les circonstances. Et bien, pour moi la routine qui a porté le plus ses fruits a été sans conteste la 2e, car parfois sans en être consciente je pouvais passer 2 mois sans écrire une ligne et je n’avançais pas dans mon projet.
Pourquoi est-ce important d’avoir une routine ?
S’il y a bien une chose que j’ai eu du mal à comprendre à mon grand âge, c’est que les habitudes forgent la réussite. À la base, il faut savoir que je suis la nana du tout ou rien, celles qui prend de grandes résolutions en début d’années et qu’elle lâche au bout de quelques semaines. Je pense qu’on est plusieurs à souffrir de ce mal, il suffit de voir à quelle vitesse les salles de sport se vident passé l’euphorie des grandes résolutions de début d’année. J’ai toujours été partisane des changements radicaux : « allez aujourd’hui j’écris 5000mots » alors que ça fait trois mois que je n’ai pas ouvert mon document Word. Mon gros problème a toujours été le manque de constance et de régularité dans tout ce que je fais, car je ne compte que sur la motivation du moment. Or, la clé pour maintenir le cap c’est d’introduire l’écriture comme ma routine. Il faut qu’écrire soit aussi naturel que me brosser les dents, que cela devienne une habitude.
La routine est importante, car elle permet d’avancer. Chaque jour ou chaque week-end, ou n’importe quelle autre fréquence que vous choisissez, vous êtes en action et vous écrivez. Et ce qu’il y a de magique avec la routine est que quand bien même vous n’avez écrit que 300 mots dans la douleur c’est 300 mots que contient votre roman et c’est déjà plus qu’hier. Alors si aujourd’hui cette avancée paraît insignifiante à l’échelle de mois ou encore d’années, elle devient significative. Gardez en tête que votre futur est la somme des actions que vous effectuez, des décisions que vous prenez dans votre présent. Avec les vies à 200 à l’heure qu’on a, manquer plusieurs jours d’écriture c’est prendre le risque de ne reprendre la plume que des mois après. Un roman c’est un mot après l’autre et même si on n’écrit qu’un mot c’est déjà avancer vers son objectif : terminer son roman.
Pour moi écrire régulièrement entre dans un processus d’apprentissage. Plus j’écris, plus j’apprends. Je me trompe, des tournures de phrase ne me plaisent pas alors en écrivant davantage j’améliore mon style. Et plus vite j’écris, plus vite j’apprendrais et je peaufinerais mon écriture.
Notre cerveau adore les habitudes, en mettre en place c’est se rapprocher de ses objectifs. En tout cas, je n’ai jamais autant écrit qu’en introduisant une routine d’écriture.
Alors, comment la créer cette fameuse routine ?
Trouver le temps d’écrire
Le temps la denrée rare de l’humanité qui nous file bien souvent entre les doigts et qu’on regrette amèrement lorsqu’il est parti. Petit scoop, on ne trouve pas le temps de faire quelque chose, mais on crée le temps. C’est à vous de définir vos priorités et voir de quelle façon vous pouvez consacrer du temps aux choses qui sont importantes pour vous. Depuis quelque temps, je m’amuse à ne plus dire que je ne sais pas tresser (traduction : je suis nulle), mais je dis plutôt que je n’ai pas envie de prendre le temps qu’il faut pour apprendre tresser et pour m’améliorer dans ce domaine. Je sais pertinemment que si je me concentrais sur l’apprentissage du tressage, je m’en sortirais et que dans quelques mois, je pourrais coiffer votre tête, mais je n’ai pas envie de prendre le temps pour ça, car ce n’est pas ma priorité. Je préfère laisser ma tête comme elle est. Et ba c’est pareil avec l’écriture, si vous ne trouvez pas le temps, c’est que vous n’avez pas réellement envie de vous consacrer à l’écriture. Du moins dans l’immédiat, ce n’est pas votre objectif à l’instant T et c’est OK. Donc, réfléchissez au domaine sur lequel vous souhaitez vous concentrer et si c’est l’écriture, dégagez-vous du temps pour écrire.
Ensuite, déterminez le bon moment. Vous êtes plutôt du matin ? Plutôt du soir ? Vous n’avez aucun moment dans la journée et vous êtes plus efficace à la pause-déjeuner ? Vous seul pouvez déterminer le moment parfait dans votre journée pour écrire. Après, peut-être que comme moi, vous n’avez pas remarqué une certaine tendance dans le moment de la journée où vous êtes le plus productif. Alors testez ! ça tombe bien, ça rejoint mon prochain point.
Expérimenter
Testez, testez et testez encore et toujours jusqu’à ce que vous trouviez la bonne combinaison. Cela fait pratiquement 4 ans que j’ai décidé d’écrire régulièrement et pourtant j’estime ne toujours pas avoir trouvé la bonne routine, celle à laquelle je me tiens sans faute. Du coup, je vous recommande d’expérimenter pendant un certain temps (au moins trois semaines) des conditions particulières pour trouver le bon moment, le bon lieu avec le bon rituel. Je trouve ce point tellement important que dans les défis 30 jours spécial écriture, j’introduis toujours des défis expérientiels afin de vous aider à trouver les conditions d’écriture qui vous plaisent. Peut-être préférerez-vous écrire à l’aube, dans un parc, un café ou encore dans le métro avec un bon mug de chai tea latte sur un fond de blues. Ou peut-être que vous êtes comme moi et que vous n’avez besoin de rien : juste votre ordi et c’est parti.
Vous pouvez également expérimenter des techniques de gestion du temps comme la méthode Pomodoro avec la séance d’écriture fractionnée. Vous travaillez 25 minutes et faites 5 minutes de pause.
Fixer des objectifs
Se fixer des objectifs est une manière de se motiver à écrire, car cela vous permet d’avoir une vision claire sur votre destination et les actions à entreprendre pour atteindre cette destination.
Vous n’êtes pas obligé de vous fixer un objectif de nombre de mots si cela vous met trop de pression. Vous pouvez déterminer un temps de travail cible, par exemple, « je m’engage à écrire pendant 1 h chaque jour ». Moi par exemple mon défi du moment est de corriger 2 chapitres d’Epouse-moi par jour.
Vos objectifs vous permettent également d’évaluer vos résultats. Avez-vous atteint vos objectifs ? Oui, non ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui n’a pas marché ? Au contraire, qu’est-ce qui a très bien fonctionné et que vous devez conserver ? Analyser, prendre du recul sur les actions que vous mettez en place, vous permet de les corriger, d’apprendre de vos erreurs et de faire mieux la prochaine fois.
Se récompenser
Dernier point auquel je tiens tout particulièrement parce que j’adore les cadeaux. Prenez le temps de célébrer vos victoires, aussi infimes soient-elles, et de regarder le chemin parcouru. Rien qu’entre l’écrivain. e que vous étiez il y a un an et celui/celle que vous êtes aujourd’hui, il y a une grosse différence.
Et vous, avez-vous trouvé votre routine d’écriture ? Si oui, que faites-vous, qu’est-ce qui a fonctionné pour vous et si non ? Qu’avez-vous testé ?
Crédit photo : Daniel Bosse sur Unsplash
Sujet récurrent certes, mais probablement l’une des astuces la plus difficile à mettre en place et à tenir ! D’autant plus pendant cette période particulièrement qui amène beaucoup de changements.
J’aimeAimé par 1 personne
Clairement, mais c’est également celle qui porte vraiment ses fruits et je le vois aujourd’hui. D’ailleurs je ne l’ai pas évoqué mais les différents challenges d’écriture comme le nanowrimo aide à mettre en place une routine pour se motiver à écrire.
J’aimeAimé par 1 personne
J’en suis certaine ! Le peu de fois où j’ai réussi à écrire plusieurs jours d’affilés c’était géant ! Et je valide le fait de profiter du nano, l’effervescence autour motivé énormément !
J’aimeAimé par 1 personne
Si je peux m’incruster, je pense que c’est au contraire simple à mettre en place si l’on s’écoute. Par exemple, je suis plutôt du matin, donc aucune chance que je foute ma routine le soir. J’ai aussi identifié que j’ai tendance à me laisser envahir par « tous les trucs à faire » une fois que j’ai pris mon petit-déj et que la journée a vraiment commencé : donc j’écris avant le petit-déjeuner, comme ça je court-circuite mon incapacité à lâcher-prise. J’ai aussi mis tout le temps la même musique (d’autres mettent un chapeau sur leur tête) pour formaliser le fait que là, maintenant, on écrit. En fait, le plus difficile est de le tenir les 21 premiers jours. Il faut 21 jours pour qu’une habitude se mette en place.
Le truc, c’est qu’il faut une motivation intrinsèque. Si on se force avec une motivation extrinsèque du genre « si je le fais pas je vais m’en vouloir de pas l’avoir fait » c’est sûr que ça ne peut pas fonctionner.
Après bien sûr il y a les problématiques de transports, de boulot, de trajets divers et variés. Mais si on trouve du temps pour passer 2h sur Instagram a scroller des photos qui ne nous intéressent même pas, on peut bien trouver 2h pour écrire 😉 C’est une question de choix, aussi.
J’aimeAimé par 2 personnes
Bien sûr que tu peux t’incruster. On est là justement pour échanger 😁. Je suis totalement d’accord avec toi. Il faut avant tout s’écouter pour mettre en place la meilleure routine. Eh oui le plus dur est vraiment de s’y tenir.
J’aimeJ’aime
Hello!
La routine, c’est la clé pour avancer. Et pourtant, je suis partisane de la 1e école, car j’ai remarqué que lorsque je me force à écrire, j’écris mal. Mon style est vraiment mauvais et j’écris du vide. Alors que lorsque l’envie me prend, que ça devient necessaire d’écrire, ça va tout seul. Comme si mes doigts étaient indépendants de ma tête.
Me donner une directive comme « écrire une heure par jour » est une moyen de pression pour moi. Ca me bloquerait totalement. Pourtant j’adore les choses orgénisées et carré, mais pour l’écrire, j’ai parfois du mal à m’y tenir.
J’aimeAimé par 1 personne
Pas de soucis le plus important est que tu avances à ton rythme et que tu fasses ce qui fonctionne pour toi. En tout cas merci pour ton témoignage ☺️
J’aimeJ’aime
L’article sort pile au bon moment pour moi, comme je fais le NaNo, je découvre en même temps qu’en fait… Je peux écrire tous les jours 😂 Dans mon cas, ça tient à la fois à la joie de voir ma courbe qui colle à la courbe idéale (déjà 1667 mots/jours c’est beaucoup pour moi) et au fait que le collectif m’encourage beaucoup ! Quand on se met à plusieurs et qu’on se dit « de telle heure à telle heure on écrit », par petites sessions de 20 ou 30 min, ça marche mieux parce que le groupe nous porte… Sans vouloir se comparer, il y en a qui écrivent 500 mots en 20 min, d’autres 100…
J’aimeAimé par 1 personne
Hello merci beaucoup ! Et oui je te rejoins sur le fait que l’émulation suscitée lors des nanos aide beaucoup. Je ne sais pas si cela existe, mais je pense qu’il y a possibilité de trouver des groupes d’écriture pour se motiver. D’ailleurs avant que la COVID entre dans la danse, je m’imaginais participer à des retraites d’écriture un peu comme font les anglo saxons. ça doit être géniale comme ambiance, un groupe réunit dans un cadre idyllique juste pour écrire.
J’aimeJ’aime
Pour écrire le premier-jet de mon premier vrai roman il y a quelques mois, j’avais décidé d’écrire tous les jours, avant le petit-déjeuner, direct au lever. Pas d’objectifs (ni en temps ni en mots) parce que pour moi écrire tous les jours constituait déjà un objectif en soi. Mais vers la fin (6 mois plus tard) je me suis amusée à vouloir écrire 1 000 mots par jour parce que j’approchais de la fin et j’en avais marre d’avoir l’impression de faire du sur-place et j’avais besoin de me challenger.
Depuis, je n’ai presque pas écrit (mais je vais m’y remettre, je commence les corrections du premier-jet en décembre et je pense que je vais commencer le premier-jet du roman suivant en janvier), enfin pas beaucoup, quelques trucs par-ci par-là. En fait, j’ai beaucoup plus lu qu’écrit. Bref, ce n’est pas le sujet.
Tout ça pour dire que, très vite (au bout du premier mois) j’ai remarqué que j’étais plus créative, que j’avais moins de mal à imaginer mes scènes, à savoir où j’allais, que j’avais plus d’idées et qu’elles venaient plus rapidement. C’était aussi un moyen de dire à mon cerveau « bon, t’es gentil mon coco, mais là tu t’y mets ». C’est assez miraculeux, la routine !
J’aimeAimé par 1 personne
Hello, je me reconnais bien dans ta description. Dans l’écriture il y a vraiment des hauts et des bas. Je trouve qu’effectivement la routine permet de s’écarter de ces fluctuations et du stress que ça peut générer. Une activité qui devient naturelle presque instinctive n’est plus stressante je pense. J te souhaite bon courage dans l’écriture de ton roman ☺️
J’aimeJ’aime
Ah oui, presque instinctive, c’est ça !
Merci 🙂
J’aimeAimé par 1 personne