5 petites astuces pour améliorer votre style d’écriture

Il y a quelques jours, j’ai terminé de lire L’œil le plus bleu de Toni Morisson, j’ai été subjuguée par ce livre. Ce n’est pas le 1er roman de l’autrice que je lis, mais il est sans conteste celui qui m’a le plus bouleversée. Au-delà de l’intrigue, le style d’écriture est juste époustouflant et je me répétais tout au long de ma lecture « oh putain elle est trop forte ! ». La force de Toni Morrisson ne réside pas seulement dans son style très poétique et fluide, mais également dans la caractérisation de ses personnages dans cette capacité qu’elle a à nous transmettre des émotions. Si toutefois, je me suis sentie très souvent mal à l’aise face à ce que vivais la pauvre Pecola, il n’en reste pas moins qu’à la fermeture du bouquin, Toni Morrisson m’avait conquise. Après avoir terminé L’œil le plus bleu, je comprends enfin l’engouement autour de cette autrice de talent.

Et même si j’ai énormément apprécié ma lecture, au-delà de l’affliction que la situation de Pecola suscitait en moi, je me suis sentie infiniment petite à côté de cet immense talent. Et après mes « oh putain elle est trop forte » s’ensuivaient mes « oh putain, je n’écrirais jamais comme elle » et autres « je n’aurais jamais son niveau ». Oui, je sais je suis tombée dans le piège de la comparaison et ça m’a plombé genre 2 minutes top chrono. Puis, je me rassurée : mon style également serait amené à évoluer, peut-être pas au niveau de Toni Morrisson, mais assez haut je l’espère, en tout cas, plus haut que celui de la veille.

Du coup, je me suis dit que c’était l’occasion de vous parler de ce que moi j’essaye de faire au quotidien pour améliorer mon style, et talonner les plus grands (on a le droit de rêver non ? ^^).

1) Lire beaucoup

Et oui, le meilleur conseil que je puisse vous donner pour améliorer votre style d’écriture, c’est lire. La lecture sera un apprentissage passif pour votre écriture, mais qui vous apportera tellement. Lire vous permettra de vous inspirer, de puiser chez les plus grands pour constituer ensuite votre propre style d’écriture. Si vous êtes débutant, n’ayez pas peur de pomper (enfin pas trop non plus, on dit s’inspirer pas copier-coller) les différents styles qui vous plaisent pour trouver le vôtre. On maîtrise les codes et les bases avant de les bouleverser pour avoir sa propre voix. Lisez diversifié aussi bien au niveau du genre, qu’au niveau de l’écriture afin d’enrichir votre style d’écriture.

Découvrir mon article lire comme un auteur pour tirer le meilleur de vos lectures

2) Ecrire beaucoup

Alors celui-ci c’est un classique mais je vous le martèlerais constamment : écrire, écrire et toujours écrire. Déjà votre écriture sera plus fluide, vous aurez moins de mal à coucher vos mots et surtout vous améliorerez votre style d’écriture. J’estime (ça ne tient qu’à moi et je pense que beaucoup partage mon avis) que la persévérance, le travail, la régularité et la quête de l’excellence sont les clés pour s’améliorer dans l’écriture. Par ailleurs écrire régulièrement, vous fera avancer dans vos projets d’écriture. Vous ne perdrez pas du temps à chaque début de séance à vous remémorer ce que vous aviez écrit il y a 2 mois.

Lire l’article trouver sa routine d’écriture

3) Viser juste (trouver le bon mot)

Alors, si vous vous intéressez à l’écriture, vous avez déjà certainement entendu que certains termes sont considérés comme « fragiles », « ternes », « sans saveur » parce que surexploités et surtout dénué de précisions. Or, le travail d’un.e écrivain.e résulte dans la précision. La quête du mot juste est donc primordial. C’est le cas notamment des verbes ternes préférés tels que avoir, dire et faire. Ce sont naturellement les premiers termes auxquels nous pensons lorsque nous écrivons. Bien sûr ces termes ne sont pas à bannir complètement de vos textes, mais il faut les consommer avec modération un peu comme l’alcool sous peine d’écrire un texte dit « pauvre ». Et puis, profitez-en la langue française est assez riche pour utiliser des substituts qui en plus se rapprocheront davantage de votre pensée.

Par exemple :

Il a chaud / Il transpire à grosses gouttes

Arrête d’embêter ton frère, dit-elle à sa fille / Arrête d’embêter ton frère, ordonna-t-elle à sa fille

Elle a fait un wedding cake / Elle a confectionné un wedding cake

 Généralement lors du premier jet, je ne prête pas attention aux verbes ternes, j’écris et c’est lors de la relecture que je peaufine le style en les remplaçant. Dans un premier temps, repérez-les, puis clarifiez votre pensée pour trouver le terme exact, celui qui collera le mieux à ce que vous avez voulu exprimer.

Des outils à l’écriture comme Antidote (the best one) identifie justement pour vous ces verbes faibles. Enfin, je vous conseille de vous munir d’un bon dictionnaire de synonymes afin d’enrichir votre vocabulaire et pour enfin vous débarrasser de ces verbes ternes qui minent votre texte.

4) Traquer les répétitions

Les répétitions (hors figure de style) alourdissent votre texte et tout comme les verbes ternes, ils sont à traquer et à remplacer. Un trop plein de répétitions souligne 2 problèmes : le premier est que vous ne parvenez pas à trouver le bon mot et donc que vous manquez de précisions. Le deuxième souci est que vous ne parvenez pas à synthétiser votre pensée et que vous finissez donc par obtenir 2,3,4 propositions qui veulent dire la même chose.

5) Prêter attention au rythme des phrases

 Afin d’voir un rythme soutenu, dynamique et qui ne soit pas monotone, je vous recommande de vous amuser avec la construction de vos phrases. Tantôt écrivez des phrases courtes, moyenne et d’autres plus longues. Changez également la structure de vos phrases.

Après sincèrement, je pense que l’écriture exige comme toute autre forme d’art, beaucoup de travail. Mais ce qui est gratifiant c’est que plus le temps avancera et plus vous récolterez les fruits de ce travail. J’ai mis plusieurs années à écrire Epouse-moi entre le moment où j’en ai eu l’idée et le moment où j’ai terminé le premier jet et je vois nettement une différence de niveau entre les premiers et les derniers chapitres. La preuve est que notre travail a une incidence et que votre écriture ne restera pas figée. Il y aura des soirs où vous vous sentirez nul.le à chier (ça m’arrive bien une fois toutes les deux semaines), mais gardez à l’esprit que les choses sont amenées à évoluer tant que vous travaillerez pour. Je sais je suis saoûlante, mais c’est l’une des principales leçons que je veux que vous reteniez : persévérez encore et toujours.

Et vous, comment travaillez-vous votre style d’écriture ?

3 réflexions sur “5 petites astuces pour améliorer votre style d’écriture

  1. Aaaaaaah le rythme ! L’histoire de ma vie ! J’ai commencé la première relecture de mon roman et j’annote avec des codes (je ferai sans doute un article pour expliquer ma méthode, d’ailleurs, bref) et l’un de ces codes c’est RTM pour « rythme »… et y en a partout dans mes notes ! Partout partout partout partout ! En gros, mon premier jet est plat comme une crêpe. Le pire c’est que ça ne me démoralise même pas x) je surligne le passage, j’annote « RTM » en soupirant, et je continue x)

    Lire beaucoup aide énormément. Je sors (à marche forcée) d’une période de boulimie livresque et clairement lire en prêtant attention au style des auteurs, à leur technique d’écriture, à la construction des phrases (en vrai ça ne demande même pas d’efforts de faire attention à ça ni ne ralentit la lecture) aide beaucoup ensuite au moment d’écrire. Je ne sais pas si c’est la pause avant relecture ou le fait de lire beaucoup pendant cette pause, mais maintenant je vois beaucoup mieux les problèmes de mon texte. Non : en fait, je les vois automatiquement sans avoir besoin de réfléchir. Pendant ma pause je me suis beaucoup demandé comment j’allais faire pour savoir si le dialogue fonctionne ou s’il y a des lignes en trop, etc. parce que je sais que le dialogue est un point faible chez moi. Bizarrement, en relisant, ça me saute aux yeux !
    Écrire beaucoup aide aussi mais d’une manière différente, je trouve. En parallèle de mes projets sérieux, j’ai des trucs juste comme ça, comme exutoire, pour passer le temps : des histoires d’amour bien niaises et attendues. Et surtout illisibles tellement je me concentre sur les scènes et pas sur le style en écrivant vite fait comme ça vient. Je peux donc écrire du 1 500-2 000 mots par heure alors que sur un projet sérieux je tourne sur du 1 000 voire un peu moins. Mais ça aide quand même, d’écrire tous ces trucs nuls en en attendant rien. Déjà parce que ça permet de se détendre (un peu comme les cyclistes qui continuent de faire du vélo une fois passée la ligne d’arrivée) et aussi parce que ça permet de tester du nouveau vocabulaire par exemple.

    Le mot juste, c’est ce qui me pose le plus de problèmes, car je trouve que je n’ai pas beaucoup de vocabulaire, comparé à certains auteurs (j’admire beaucoup Anne et Gérard Guéro, pour ça ! ils utilisent rarement les mêmes mots). J’admire beaucoup les auteurs du XIXème, Jules Sandeau et compagnie, tant ils semblent toujours avoir le bon qualificatif pour les bonnes situations… bon, pour ma défense, la langue va toujours dans un sens de l’appauvrissement du vocabulaire, donc se comparer à des auteurs de deux siècles avant n’est pas bon pour le moral ! x)

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    1. Le rythme c’est compliqué à travailler dès le premier jet pour moi c’est vraiment la correction qui corrige ce point. Je pense que c’est seulement après des années d’expérience que tes premiers jets peuvent déjà contenir un bon rythme.

      J’avoue qu’il faut que je me remette à écrire des micronouvelles ou des histoires moins sérieuses pour affuter ma plume, je le faisais beaucoup avant, mais cette année j’avoue avoir un peu ralenti. Après les défis 30 jours me permettent de souffler un petit peu lol

      Et’oui avant le vocabulaire riche était davantage valorisé, aujourd’hui t’as l’impression d’être vite désuet ou vieux jeu si tu emploies un vocabulaire soutenu. Si tu souhaites enrichir ton vocab je te conseille de t’essayer à des minis-jeux, notamment celui qui consiste à écrire une nouvelle avec des mots précis. Tu pourrais par exemple choisir 7 mots que tu ne connais pas pour les intégrer dans ton texte.

      J’aime

      1. Oui, je pense aussi ! Et puis ça dépend du temps que l’on met à écrire. Si en 6 mois on écrit 50 000 mots, ce sera normalement plus abouti que d’en écrire 150 000 dans le même temps. En fait ça dépend si l’objectif du premier jet c’est de faire un truc publiable sans trop de corrections, ou quelque chose de potable !

        Je pense que c’est bien aussi de ralentir là-dessus ! Chez moi ça fonctionne par périodes. Je peux écrire 2 000 mots par heure donc à peu près 3 000 mots par soir pendant 15 jours, puis me calmer, puis écrire beaucoup de moins sérieux pendant des semaines et ensuite ne plus y toucher pendant des mois ! C’est ainsi que des projets ont été commencé en 2017 et ne comportent que 20 000 mots (quand c’est pas juste 2 000) x)

        Je ne suis pas trop familière des jeux d’écriture, ce n’est pas trop mon truc. Par contre, dans les vieux livres, je note les mots que je ne connais pas pour les chercher plus tard ! J’ai aussi un dico de l’ancien français x) Mais peut-être que je devrais me mettre aux jeux d’écriture !

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