#defi30joursecriture christmas : Défi n°21

Défi du jour : Défi sablier : écrire 45 minutes sans s’arrêter

Comme d’habitude quelques petites règles à respecter :

  • Relever ce défi avant 23 h 59
  • Partager si on le souhaite sa contribution en postant en commentaire le lien de son texte ou en postant sur les réseaux sociaux avec le hashtag #defi30joursecriture. N’hésitez pas non plus à faire part de vos impressions sur le défi du jour en commentaires et/ou sur les réseaux sociaux.
  • Pas de restriction de mots
  • Le texte doit être écrit en 45 minutes

Je vais comme pour les précédentes éditions mettre à jour l’article pour poster mon texte du jour. J’y ajouterais également les vôtres tout au long de la journée. Étant donné que je travaille également, je ferai mon maximum pour poster tous vos textes, mais n’hésitez pas à me relancer si j’ai omis le vôtre.

Ma contribution

Bon je n’ai strictement aucune idée d’où tout cela va me mener. Mais j’écris. J’écris sans m’arrêter sans même songer aux mots que je vais coucher sur ce papier. L’encre bleue du stylo se dilue dans mes gouttes de larmes, mais je continue d’écrire ignorant les rivières qui s’abattent sur mes joues. Je ne sais pas ce que je veux. Je sais juste que j’ai besoin d’écrire comme je l’ai toujours fait. Moi, mes mots ne se prononcent pas, ils grattent du papier. Ma langue ne se délie pas, elle se coince sous mon palais pour réfléchir aux meilleures tournures de phrase. L’écriture c’est tout ce que j’ai. Tout ce que je sais faire. Enlevez-moi mon crayon et vous me retirez mon âme. Alors, quand mon petit cœur est en miettes, je balaie les fragments à coup de vers, de rimes et de phrases alambiquées. Jusqu’à présent, il s’agit du remède le plus doux que j’ai trouvé pour panser mes plaies. Et pourtant, 45 minutes que je suis penchée sur cette feuille à la noircir et rien n’arrête mes pleurs. Bien au contraire, plus j’écris, plus je saigne. Comme si chaque mot m’assénait un coup de couteau. Je suis à bout et malgré tout je continue d’écrire. Parce que c’est la seule chose que je sache faire. Sans elle, que deviendrai-je ?

Je relis ce que j’ai déjà écrit. Le néant. Aussi vide que la hotte du Père Noël après sa virée nocturne. Je me cogne la tête en espérant que quelque chose en sorte. Autre chose que le déchet que je viens de produire. Mais rien. Le même résultat depuis des mois. Ce qui hier faisait ma fierté, me fait désormais baisser les yeux. Je relis mon texte comme si par magie les mots allaient prendre un tout autre sens, que leur musicalité serait mélodieuse. Oui, à mon âge je crois encore aux miracles. Miracle, c’est le mot sur lequel avait insisté mon éditrice pour me vendre le projet de ce recueil de nouvelles de Noël.

— Tu verras les gens adorent les histoires de Noël.

— Oui mais j’écris des thrillers.

— Oui, ok mais teste les comédies romantiques ou les contes de Noël. Et puis, vu les ventes de ton dernier roman, il faudrait un miracle pour que tu reviennes. Fais-moi confiance, essaye quelque chose de nouveau, sors de ta zone de confort un peu. Tu me remercieras.

J’aurais dû me méfier dès qu’elle m’a parlé de « zone de confort ». Encore un terme qu’elle est partie piquer chez un gourou qui la dépouille en lui faisant croire qu’elle peut améliorer sa vie. De la même façon qu’elle m’a persuadée que d’autrice de polars dépassée je pouvais me transformer en experte de comédies romantiques de Noël. Non, ma pauvre, tu seras toujours la minable éditrice d’une minable autrice dans une minable maison d’édition.

 Pour autant me voici coincée depuis maintenant 2 heures à tenter d’écrire cette histoire d’amour pour relancer ma carrière. Toutes mes tentatives se sont soldées par un échec. J’aurais beau forcer tout me ramène au sang, au meurtre aux côtés sombres de l’espèce humaine. Un couple en apparence heureux ? En fait, non, le mari est un tueur en série et il assassine sa belle-mère parce qu’elle a tout découvert. Un mariage qui nage dans le bonheur ? Raté, le mari a une double vie. Sa femme le découvre et l’assassine, lui et toute sa famille, le jour du réveillon de Noël. Une famille parfaite ? Le fils se prostitue et est mêlé à une sordide histoire de meurtre. Voilà ce que j’écris.

Enfin, libérée, je pose le stylo avec lequel je tuerai deux heures plus tard mon éditrice.

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