Il y a un moment que je n’avais pas traîné ici. Paraît-il que les blogs ne sont plus du tout à la mode et que plus personne ne les lit ? Paraît-il que, désormais, il faut se filmer, se mettre en scène sur les réseaux pour être calculé ? Mais aujourd’hui du fond de ma grotte, j’avais envie de vous écrire. Je ne sais pas s’il reste encore du monde ici ni combien de temps durera cette allocution soudaine. Qu’importe, il faut laisser sortir ce qui doit sortir.
Mon réel dernier article remonte à un peu plus de 2 ans ici et, depuis, il s’est passé pas mal de choses. Ma vie a changé un chapitre après l’autre.
Acte 1 : une nouvelle vie
Le premier chapitre s’ouvre avec des pleurs qui percent la nuit, des paupières lourdes qui peinent à s’ouvrir, un petit être léger dans les bras qu’on berce sur des paroles de Céline. Et lui qui vous regarde comme si vous étiez la huitième merveille de ce monde. Comme si tout son univers ne reposait que sur vous. Vous l’avez compris, je suis devenue mère d’un petit garçon et forcément. Ce nouveau lot d’émotions, de sensations et surtout d’interrogations, notamment sur mon rapport au travail.
Le boulot et moi, ça n’a jamais été une très grande histoire d’amour, ni une évidence comme avec mon bébé. Avant mon fils, le taf occupait une bonne partie de ma vie, de mes soirées. Je supportais pour lui 1h30 de trajet dans les transports parisiens, acceptais de quitter les bureaux à 19h passé. Sans surprises j’étais bien trop crevée pour faire quoi que ce soit après être arrivée chez moi. J’ai donc pris la décision de démissionner de mon boulot après mon congé maternité. J’ai passé 9 mois magiques avec mon petit garçon, en me concentrant sur mon nouveau rôle de mère, qui, avouons-le, n’était pas de tout repos. J’ai tenté quelques fois d’écrire le soir après l’avoir couché, mais à certaines périodes il se réveillait toutes les heures et demie. Et puis, honnêtement j’étais crevée.
Acte 2 : le déclic
En septembre 2024, mon bébé rentre en crèche. Dieu merci il y a deux semaines d’adaptation. Force de constater qu’elles sont bien plus bénéfiques pour moi que pour lui. Rongée par la culpabilité, j’avais le sentiment d’abandonner mon bébé. Mais mon fils s’adapte plutôt bien, alors mon malaise et mes angoisses s’étiolent. Tout va bien se passer.
Me voilà donc au chômage avec de nombreuses heures devant moi pour dénicher un nouvel emploi. Mes journées se résument donc à des tâches très fun : le ménage, l’administratif et la recherche d’emploi. Cette période m’a également confirmé que la vie de femme au foyer n’était pas spécialement pour moi. Et le soir, après avoir rempli toutes mes obligations et couché mon fils (l’endormissement est bien plus simple que dans les premiers mois ), j’écris. Je reprends mon projet « Toit et Moi » que j’avais entamé dans le cadre d’un concours en avril 2023. C’était d’ailleurs lui le sujet du dernier article que j’avais écrit sur ce blog. Pour une fois, je suis très régulière dans ma routine d’écriture.
Le 1er novembre arrive. Comme chaque soir, j’écris, de mémoire, 1764 mots exactement. Satisfaite, je me dis « tiens, et si je tentais le NanoWrimo » sans me mettre la pression, mais juste en suivant le flow. Alors, chaque soir, je m’attèle à la tâche et tente d’écrire mon quota de 1667 mots pour relever le défi d’écrire 50 000 mots en 1 mois. Parfois, j’écris énormément et d’autres fois moins, mais à la fin du mois, je parviens toujours à atteindre mon objectif du Nanowrimo. Et, fait encore plus incroyable, j’ai réussi à terminer le premier jet de Toit et Moi le 22 novembre, ainsi que celui d’Assise dans le sens de la marche, qui était un autre projet abandonné, le 30 novembre.
Je n’arrivais pas à y croire. Moi, qui abandonnais les nanos dès la 1re semaine, je réussissais enfin en parachevant en plus deux premiers jets.
Je décroche un nouveau boulot début décembre pour un démarrage début janvier. Croyez-le ou non, mais une partie de moi était persuadée qu’il fallait que je termine ses manuscrits avant de décrocher un nouvel emploi.
Acte 3 : la désillusion
Le 2 janvier, donc, le lendemain des grandes promesses et résolutions qu’offre le début d’année, je commence mon nouveau travail. C’est la douche froide. Contrairement à mes autres emplois où la désillusion survenait quelques mois, voire quelques années après le 1er jour, la lune de miel a été de très très courte durée (du genre de celle que Kim K avait connue lors de son 1er mariage). C’est un cauchemar dont il faut que je m’échappe rapidement, mais malheureusement, je ne trouve pas de nouveau travail et reste donc condamnée à rester sur ce poste.
Encore une autre intuition que je partage avec vous : ce taf est le dernier que j’exercerai en tant que tel parce que depuis cette expérience, j’ai pris la ferme décision de tout faire pour faire de ma vie d’autrice une réalité à temps plein. Hors de question de continuer de jouer sur les deux tableaux. Je veux être écrivaine et suis convaincue que cette première étape est à ma portée.
C’est la raison pour laquelle je retiens du positif de cette expérience, parce qu’elle a été la fameuse goutte d’eau qui a fait déborder le vase. L’élément qui m’a permis de me rendre compte que je ne voulais ABSOLUMENT plus de cette vie. J’ai essayé, pendant tant d’années, de me moduler, de me conformer pour rentrer dans ce moule, mais je n’y parviens plus. C’est peut-être à tort, mais aujourd’hui je ne vois mon salut que dans l’écriture, parce qu’honnêtement, là je vis en apnée, comptant les heures, les jours, me rassurant en me disant que chaque jour qui passe est un jour qui me rapproche d’une nouvelle vie. Un livre s’écrit un mot après l’autre. J’écris ma vie un chapitre après l’autre. Je ne sais pas combien de temps durera celui-ci, ce chapitre dans lequel je vis une situation inconfortable, mais je sais qu’un jour ou l’autre il se terminera.
Alors, je vous embarque de nouveau avec moi dans mes tribulations. Je continuerai sûrement de vous parler d’écriture, de moi, de mes doutes, de mes peines, mais également des victoires.
Et vous, à quel chapitre de votre vie êtes-vous ?
Crédit photo : Shawn Fields sur Unsplash

Félicitation pour votre enfant et
ce nouveau chapitre de votre vie. Je vous souhaite beaucoup de réussite dans votre projet.
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Merci beaucoup pour ce commentaire qui me fait énormément plaisir !
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C’est beau… oui, un beau texte ! On croise les doigts pour que ton rêve (ou ton idéal) se réalise… Je crois en toi… J’attends de tes nouvelles avec impatience.
Ton récit m’a touchée… Je me dis aussi que j’ai envie d’écrire… que je pourrais réaliser ce livre qui me trotte dans la tête depuis des années… qu’il suffirait de petits efforts pour m’y atteler un peu, régulièrement… Je me suis fixé un ultimatum : fin juillet. Mais vais-je y arriver ? Suis-je motivée… vraiment ?
Allez : hâte de lire la suite (la tienne… et la mienne). Bon courage.
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Merci pour ce joli message ! Ravie que le texte t’ait plu et inspirée. S’il cette idée de roman est là depuis des années, ce n’est clairement pas un hasard. Elle te hantera jusqu’à ce que tu cèdes ahah. Mais je ne pense pas que ce soit une question de motivation, mais plus une question de peur, de doute. Écrire un livre est un sacré marathon et l’exercice peut paraître gigantesque quand on commence. Mais la clé effectivement c’est d’y aller un pas après l’autre. Un mot après l’autre. Se fixer comme objectif d’écrire une phrase parait nettement plus jouable que d’écrire un roman entier. Donc mon conseil, c’est de te tenir à une petite routine. Rien de dingue, peut-être 10min, 15min, 30min ou un objectif de nombre de 500 mots par jour comme Stephen King. Je te garantis que le plus dur est de commencer, une fois que le moteur est chaud, la route est bien plus facile à tenir. Et dernier point, envisage de préparer ton roman si ce n’est pas déjà fait : effectuer des recherches, faire un plan avec des scènes détaillées. Travailler sur son roman débloque parfois l’écriture. En tout cas bon courage et j’ai également hâte que ce roman voie le jour.
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Merci pour ce retour encourageant et bienveillant…
Je travaille par paliers… je prépare… et j’écris souvent par à-coup… des semaines beaucoup et passionnément… puis rupture… En effet, le plus dur est d’y retourner, de s’y replonger… Une fois la plume lancée, dur d’arrêter et d’avoir l’esprit à autre chose…
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Je comprends ! Ne lâche rien ! En tout cas, je t’envoie vraiment toutes mes bonnes vibes.
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